Des jardins de proximité au centre de Giromagny

Le centre des Restos du Cœur de Giromagny mène un projet innovant et singulier dans le département le Territoire de Belfort : la culture de jardins de proximité. Situés à 300 m du centre, au 35 rue Saint-Pierre, ils permettent d’impliquer des personnes accueillies volontaires. Sur une surface de 280 m2 chacun peut travailler sa propre parcelle. L’initiative a quelques années, elle vient du tandem Nicole Grisey-Jacky Chipaux en responsabilité du centre en 2016.

Ils y ont vu alors de multiples intérêts. « De la production maraîchère et un apport de nourriture pour des personnes en difficultés mais également un moyen de rompre l’isolement, de rencontrer des voisins de culture, d’échanger avec eux et également l’occasion de pratiquer une activité physique saine » confie Nicole la cofondatrice. Une convention a été passée avec l’IME (Institut médicoéducatif) à qui appartient le terrain et qui l’utilisait autrefois pour du jardinage. L’IME met à disposition des Restos du Cœur et à titre gratuit cette surface. En outre il fournit les surplus de plants issus de sa section horticulture toute proche.

Dans un souci de respecter au plus près la nature, les pratiques saines et écologiques la mise en culture avec défrichement puis labour s’est fait alors sans machines. « Nous avons fait labourer le terrain avec un cheval de trait, amené pour l’occasion par un éleveur de Petitefontaine (90). Jardin partagéLes pionniers se sont inspirés entre autres de la Maison de la Nature des Vosges Saônoise. L’investissement s’est fait à moindre frais, une citerne de récupération d’eau, des outils et du mobilier de jardin de seconde main ont été récupérés.

Aujourd’hui quelques personnes accueillies s’y investissent plus ou moins intensément. Une parcelle en particulier émerveille les uns et les autres, celle de Joëlle Heck qui réalise ici depuis très longtemps un travail merveilleux.

« Nous allons redonner une vitalité au projet » déclare Lionel Faivre, le futur responsable du centre, successeur de Béatrice Jacquinot. Il évoque la préparation collective du terrain qui n’est pas aisée pour un individu non mécanisé, le découpage en lots individuels et l’aide à la prise en main de départ. Lionel Faivre, davantage disponible à l’avenir et quelques collègues projettent de guider et tutorer les jardiniers volontaires. Les lots non attribués au public des Restos seront cultivés par des bénévoles du centre qui y implanteront des produits faciles à cultiver comme les courgettes, cucurbitacées ou les tomates. La récolte partira bien sûr à la distribution accompagnée. « Ce projet colle et correspond aux préoccupations alimentaires actuelles, privilégier les producteurs locaux, les circuits courts et les produits naturels » s’enthousiasme Bernard Grisey qui suit le projet avec attention.