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Le Trois
Ce mardi 18 novembre, la 41e édition de la campagne d’hiver des Restos du cœur a été lancée. Dans le Territoire de Belfort, l’association possède, depuis 2022, un centre itinérant pour aller à la rencontre des habitants des communes isolées.
Il est 15 h lorsque le centre itinérant des Restos du Cœur arrive sur le parking du foyer rural de Rougemont-le-Château. Même si le soleil s’était montré jusque-là, la pluie finit bientôt par s’inviter. Pas de quoi inquiéter les quelques personnes qui attendent leur tour pour récupérer des articles. Bien au chaud dans le foyer rural, les bénévoles des Restos du cœur les accueillent autour de tasses de café fumantes et d’une tarte aux pommes. « C’est fait maison », précise l’une des bénévoles !
Le mardi 18 novembre lance la 41e édition de la campagne d’hiver des Restos du cœur. Mais pour le centre itinérant du Territoire de Belfort, le travail est annuel. Ouverte depuis juin 2022, cette camionnette des Restos du cœur, semblable aux épiceries mobiles d’autrefois, sillonne le Territoire. Toutes les semaines, ce centre itinérant s’arrête dans quatre communes : le lundi à Rougemont-le-Château, le mardi à Valdoie, le mercredi à Bourogne et le vendredi à Châtenois-les-Forges. « L’objectif est de venir en aide aux personnes démunies, en dehors des centres fixes qui se trouvent à Belfort », explique Gilles Sancey, responsable du centre itinérant.
Cela fait un an que Caroline vient récupérer des articles, pour elle et son mari. Elle l’assure, sans le camion, il lui serait difficile d’aller jusqu’aux locaux en ville. « Je n’ai pas de voiture et il y a 15 ou 20 kilomètres jusqu’à Belfort », explique-t-elle. Dans les communes éloignées des centres-villes, les habitants en situation précaire rencontrent des difficultés à se déplacer. Et chaque déplacement engendre des coûts supplémentaires.
Produits d’hygiène, légumes, conserves, …
La première bénéficiaire de la journée, sacs de courses à la main, se présente devant la camionnette. Jean-Philippe et Philippe, deux bénévoles, s’activent dans l’étroit véhicule. À deux, ils lui listent les articles du jour : plats préparés, lait concentré, farine… « Je vais prendre des nuggets, ça va faire plaisir aux garçons », assure la mère de famille. Dans ses bras, des paires de collants. Elle vient de les récupérer dans les caisses mises à disposition dans le foyer rural. «Aujourd’hui, on fait de la distribution de vêtements», explique Gilles Sancey. Dans une petite salle adjacente du foyer rural, trois caisses de vêtements sont alignées. Les bénéficiaires peuvent récupérer deux articles parmi les sous-vêtements, collants et plaids.
Alors que la mère de famille repart, une jeune femme avec une poussette s’avance vers le camion. Jean-Philippe lui tend un sac: c’est un kit délivré aux enfants entre 18 à 36 mois. À l’intérieur, des produits pour favoriser le développement de l’enfant : légumes frais, laitages. « Vous me direz si les couches sont trop petites », indique Gilles Sancey.
Jean et Philippe font l’inventaire des légumes : poivrons, poireaux, concombres. La mère récupère les différents légumes qu’on lui propose : « Les petits mangent de tout ». Philippe s’adresse à l’enfant dans la poussette : « Il veut une mandarine le coco ? » Avec des rires, l’enfant répond par la positive et tend ses mains.
Dans le camion, dans la dizaine de rayons roses, différents articles sont entreposés. A droite des déodorants et serviettes hygiéniques. Sur la gauche, des boîtes de conserve, des légumes et des œufs. Tout au fond, un réfrigérateur et un congélateur. Chaque bénéficiaire a le choix dans les différents articles. Certains ne mangent pas tous les légumes, d’autres ont leur propre potager. « La dame d’avant, elle est allergique au lactose, donc c’est pas la peine de lui donner des produits lactés », souligne le responsable.
20 500 repas délivrés en 2024
Comme Philippe et Jean-Philippe, ils sont une vingtaine de bénévoles à se relayer pour tenir le centre itinérant. Au fil des années, de réels liens se sont créés avec les bénéficiaires. « On fait comme d’habitude, on met tout directement dans le sac ? » demande Jean-Philippe à Alexandra. Cela fait vingt ans qu’elle bénéficie des Restos du cœur « avec des périodes de coupures », précise-t-elle.
D’autant plus que les bénévoles ne sont pas seulement là pour servir les articles. « Ils répondent aux questions des personnes », explique Gilles Sancey. Ils doivent aussi mettre en lien les bénéficiaires avec les autres services des Restos du cœur. Si une personne a besoin de voir un coiffeur, une assistante sociale, avoir des cours de français ou d’informatique, ils peuvent s’adresser aux bénévoles. Ces derniers peuvent les rediriger vers les personnes adaptées. « Ils m’avaient proposé de partir en vacances l’année dernière », se souvient Alexandra.
Les personnes souhaitant bénéficier des Restos du cœur peuvent s’inscrire directement sur internet. « Nous, on organise tous les six mois une séance d’inscriptions », ajoute le responsable. Ce dernier l’assure: ces dernières années, il y a eu une recrudescence de la demande. Notamment depuis la crise du covid.
En 2024, le centre itinérant a délivré 20 500 repas aux 50 familles du secteur, soit une centaine de personnes. «Une personne seule reçoit sept repas par semaine. Un couple, dix repas par semaine», énumère le responsable.
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